25 aout 2020
Augmenter les chances de succès de la FIV grâce au diagnostic génétique préimplantatoire des aneuploïdies (DPI-A)
Mythe ou réalité ?
Increase the chances of IVF success with preimplantation genetic diagnosis of aneuploidies (PGD-A): myth or reality?
Nelly Frydman*
AP-HP, biologie de la reproduction Université Paris-Sud, université Paris-Saclay hôpital Antoine-Béclère Clamart, F-92140 France
* nelly.frydman@aphp.fr
Les anomalies chromosomiques de l’embryon sont une cause importante d’échec de développement de la grossesse. Et pourtant, aujourd’hui, en France, le diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies (anomalie du nombre de chromosomes) (DPI-A) sur des embryons issus de fécondation in vitro (FIV) est interdit. L’objectif du DPI-A est de permettre de caractériser des embryons au potentiel d’implantation le plus élevé et d’éviter la survenue de fausses couches. L’interdiction était compréhensible dans le passé, car le rapport bénéfique/risque n’était pas favorable. Plus récemment, des innovations technologiques dans le monde de la génétique et de la biologie de la reproduction entraînent un complet revirement des pensées. Pour comprendre ce revirement, l’histoire du DPI-A pourrait être présentée telle « une série » en plusieurs « saisons ».
La saison 1 relate comment une bonne idée ne donne pas forcément de bons résultats. Le DPI-A était alors pratiqué après biopsie d’une cellule provenant d’embryons âgés de 3 jours et utilisait, pour la recherche d’aneuploïdies, le DNA-FISH1 avec en général cinq chromosomes testés. Plusieurs études prospectives randomisées versus groupe contrôle (randomized controlled trial ou RCT) n’ont pas permis d’obtenir une augmentation du taux de naissances dans diverses indications, comme l’âge maternel avancé [1–3] ou les échecs d’implantation [4]. Le DPI-A a également été testé sur des couples de bon pronostic, dans l’objectif de ne transférer qu’un seul embryon, mais aucun bénéfice n’a été obtenu [5, 6]. Pire, deux études ont rapporté une diminution du taux de naissances [7, 8]. Pour clôturer cette première saison, au vu de l’absence de bénéfice obtenu et au nom de la minimisation du soin, plusieurs sociétés savantes internationales ont mis en garde contre le DPI-A [9–11].
La saison 2 pourrait s’intituler : pourquoi le DPI-A n’a pas été à la hauteur de ce que les praticiens attendaient ? Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer l’absence d’efficacité : (1) un possible effet délétère de la biopsie embryonnaire lorsque celle-ci est pratiquée au 3e jour ; (2) un nombre insuffisant de chromosomes testés en DNA-FISH (au-delà de cinq, les signaux se superposent sur un noyau interphasique) ; (3) le blastomère analysé au 3e jour n’est pas forcément représentatif de l’embryon dans sa totalité, en raison de l’existence de mosaïcisme2, conduisant à des faux positifs ou des faux négatifs ; (4) l’existence possible d’un phénomène de correction entre le moment de la biopsie et le développement ultérieur de l’embryon en blastocyste.
Le phénomène de mosaïcisme embryonnaire a été décrit dans plusieurs études qui se sont attachées à analyser l’ensemble des blastomères3 de l’embryon. Dans une compilation de 36 études en 2011 [12], portant sur l’analyse de 815 embryons pour plus de 8 chromosomes, seulement 177 (14 %) embryons présentaient un profil normal sur l’ensemble de leurs blastomères, 599 avaient un profil différent d’un blastomère à l’autre et 39 des anomalies complexes. Ce mosaïcisme concerne beaucoup trop d’embryons pour avoir une valeur pathologique. Ainsi s’achève la saison 2 sur une question essentielle : quelle est la constitution chromosomique normale d’un embryon au 3e jour de développement ?
La saison 3 est consacrée au développement des techniques d’analyse génétique sur cellule unique et aux modifications pratiques de la biopsie embryonnaire. L’apparition du DNA-FISH séquentiel a permis d’augmenter le nombre de chromosomes testés de 5 à 9 et de l’étendre à l’ensemble des chromosomes, avec l’apparition de la CGH-array (comparative genomic hybridization) ou de la qPCR (PCR quantitative en temps réel). L’augmentation de sensibilité qui en a résulté a permis de démontrer que l’utilisation du DPI-A apportait un bénéfice sur les taux de grossesses, en biopsiant des embryons de 3 jours [13]. Toutefois, une équipe a mis en évidence un effet délétère de la biopsie sur l’embryon lorsque celle-ci était pratiquée au 3e jour de développement en comparaison avec le 5e [14]. Ce résultat a encouragé les embryologistes à développer la biopsie du trophectoderme4 au stade de blastocyste.
Aujourd’hui, trois études prospectives randomisées (RCT), au design proche, sont disponibles dans la littérature [15–17]. Les couples comparés sont de bon pronostic, une biopsie est effectuée au stade de blastocyste et une analyse génétique de l’ensemble des chromosomes est appliquée. Les résultats obtenus sont éloquents : d’une part, près de 50 % des blastocystes sont porteurs d’aneuploïdies et, d’autre part, les taux de grossesses évolutives sont supérieurs et les taux de fausses couches inférieurs lorsque le DPI-A est appliqué. À noter qu’une de ces études [16] avait pour objectif de comparer le transfert d’un seul blastocyste avec DPI-A avec celui de deux blastocystes sans DPI-A. Les chances de succès, c’est-à-dire de naissance, ont été équivalentes, mais avec une réduction drastique de la survenue de grossesses gémellaires en faveur du DPI-A. Cette saison 3 se termine en concluant que le DPI-A appliqué au stade de blastocyste apporte un bénéfice direct pour les couples infertiles, tout en facilitant la pratique du transfert d’un seul embryon.
Notons que le DPI-A pratiqué au 5e jour (J5) comporte certaines limites : l’analyse génétique doit être effectuée très rapidement si l’on souhaite transférer l’embryon à J6, sinon elle doit être associée à une vitrification5 des blastocystes biopsiés. De plus, l’analyse génétique représente un coût additionnel à la tentative de FIV. Une étude médico-économique est donc nécessaire, comparant le coût du DPI-A au coût total des tentatives répétées qui aboutissent à un échec d’implantation ou à la survenue d’une fausse couche ou, encore plus grave, à la pratique d’une interruption médicale de grossesse (IMG) en cas d’aneuploïdie viable. Le coût psychologique est également à prendre en compte, car il est évident que les couples sont moralement épuisés et souvent déprimés, ce qui aboutit à de nombreux arrêts de travail.
Les professionnels de santé sont également à prendre en considération. En effet, il est difficile de transférer ou de congeler des embryons, tout en sachant que la moitié d’entre eux sont porteurs d’une aneuploïdie. Leur transfert nous conduit à exposer le couple à un risque de complication. Au regard de l’objectif d’amélioration de la qualité des soins, l’interdiction du DPI-A est devenue une contradiction incompréhensible, d’autant que dans certains cas, sa pratique n’ajoute aucun geste médical supplémentaire.
En France, le DPI ou diagnostic génétique préimplantatoire sur embryons issus de fécondation in vitro est autorisé à titre exceptionnel, pour des couples ayant un risque identifié de transmettre une maladie génétique d’une particulière gravité. Une biopsie d’embryon est donc pratiquée régulièrement dans 4 centres français. Cependant, seule la maladie génétique pour laquelle le couple est pris en charge est recherchée. Tristement, le taux de fausse couche obtenu après DPI avoisine les 25 %, en raison d’aneuploïdies qui auraient pu être diagnostiquées sur la cellule biopsiée. De plus, 2 centres ont déjà été confrontés à la pratique d’une interruption médicale de grossesse en raison d’une trisomie 21 diagnostiquée au stade fœtal, alors que le diagnostic aurait pu être fait au stade embryonnaire. Le comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait pourtant rendu un avis positif quant à la recherche additionnelle de trisomie 21 dans le cadre du DPI.
La saison 4 pourrait s’intituler : amélioration de la cohérence du soin ?
Liens d’intérêt:
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article
1FISH (fluorescence in situ hybridization) : technique fondée sur l’utilisation de sondes fluorescentes ciblant des séquences d’ADN.
2Le mosaïcisme est le fait d’avoir deux types de cellules différents qui dérivent d’une même cellule.
3Blastomères : cellules de l’embryon jusqu’au stade morula.
4Assise externe constituée de cellules épithélioïdes qui limite la cavité de l’embryon.
5Technique de congélation rapide.
Références
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11 aout 2020
Dossier Eau du robinet – Savoir ce que l’on absorbe et ce que l’on risque : Alzheimer, féminisation, cancers…
galadriel 24 mai 2017 Santé, société
La saison chaude arrive avec le besoin de boire en grande quantité. Bien que la qualité de l’eau fasse l’objet dans la presse d’une promotion constante, la réalité est beaucoup moins idyllique.
Il parait donc indispensable que nous sachions ce que nous absorbons lorsque nous buvons l’eau du robinet, et également lorsque nous cuisons nos aliments dans celle-ci.
Pour vous, j’ai monté de dossier dont vous pouvez consulter les sources sur la base de deux polluants : le sulfate d’aluminium et les hormones.
Au résultat, il apparaît que l’eau que nous consommons de façon courante et parfois en grande quantité n’est pas sans danger pour notre santé, loin s’en faut.
Remarque : Les dangers décrits sont des facteurs favorisant, ce qui signifie que statistiquement les effets ne sont pas évidemment pas certains sur 100% de la population. Néanmoins, comme vous allez le comprendre les risques sont importants et le principe de précaution devrait s’appliquer à tous.
Premier sujet d’inquiétude, les eaux traitées au sulfate d’aluminium.(cf enquête ci-dessous)
Nous le savons maintenant, le sulfate d’aluminium a une incidence reconnue sur le cerveau dont il provoque la dégénérescence. Les statistiques de la maladie d’Alzheimer sont parlantes. 225 000 nouveaux cas chaque année, et d’ici 3 ans, 3 millions de personnes en France seront atteintes par cette affreuse maladie. Plus globalement, et dans l’état actuel des choses, le nombre de personnes atteintes de démence devrait doubler tous les 20 ans, c’est à dire à peu près à chaque nouvelle génération.(1 et 2)
Mais ce n’est pas tout :
Le champ de recherche reste gigantesque. Comment analyser les 110.000 molécules susceptibles de poser problème selon la Commission européenne, et les 4000 molécules médicamenteuses recensées? Quid de leurs interactions? Des molécules issues des médicaments administrés aux hommes ou aux animaux et excrétées après métabolisation? Des multi-expositions tout au long de la vie, en particulier pour les plus fragiles, via l’eau du robinet et l’alimentation (fruits et légumes contaminées par les boues de stations d’épuration épandues dans les champs, animaux recevant des médicaments…)? Comment connaître précisément les dégâts sur la faune et la flore, tant la diversité des organismes et les interactions des écosystèmes est difficile à reproduire en laboratoire?
Absorption et accumulation de résidus d’hormones dans l’organisme, l’exemple de l’oestrogène.
Il y a un vrai problème environnemental posé par la contraception par pilule à base d’œstrogène même si les nouvelles générations sont mini-dosées. Cela représente tout de même plus d’une femme sur deux en age de procréer (3) qui après métabolisation rejette quotidiennement, via l’urine, ces molécules dans le circuit des eaux usées. Si nous nous concentrons uniquement sur le problème des hormones et particulièrement des œstrogènes, nous apprenons que ses résidus absorbés notamment via l’eau du robinet s’accumulent et sont des facteurs favorisant :
du cancer de la prostate
du cancer du sein
Or, nous savons d’après les statistiques 2015 de la Ligue contre le Cancer (4) que le cancer de la prostate est le premier cancer chez l’homme et celui du sein le plus répandu chez la femme. Ceci doit être considéré comme un fort soupçon et non comme une preuve absolue, les études épidémiologiques demandant l’analyse de sources très complexes. Cependant, compte-tenu de ce que nous savons de la pression de certains lobbies sur les recherches scientifiques il est probable que si cette relation est prouvée elle n’est pas ou peu accessible au grand public.
Il ne faut pas négliger non plus un phénomène de féminisation (observée nettement chez les poissons des rivières) qui peut venir perturber la croissance hormonale des enfants mâles notamment, et dont on soupçonne qu’il aurait un lien avec une qualité nettement en baisse du sperme, (- 32% en 2005) et une baisse de fertilité chez 40% des adultes. Là encore, il n’y a pas que les œstrogènes qui sont en cause, d’autres facteurs chimiques entrent en jeux : Outre les perturbateurs endocriniens (dont font partie les hormones) il y a les pesticides (5), l’alcool, le tabac..) Pour ces deux derniers facteurs, il ne semble pourtant pas que le raisonnement soit valable, la consommation d’alcool et celle de tabac sont en baisse régulière notable depuis 40 ans. (6 et 7) tandis que les problèmes de fertilité masculine augmentent.
Également, et ce n’est pas négligeable si l’on considère l’augmentation notable des personnes en surpoids. Il existe un lien connu entre obésité et déséquilibre hormonal, notamment la baisse de la testostérone (8) ce qui a lieu dans le phénomène de féminisation. La question se pose de l’influence d’une accumulation d’œstrogène (et autres hormones utilisées dans l’élevage) dans l’organisme via la consommation régulière de l’eau du robinet..
Enfin, pour clore cet aspect de l’accumulation des hormones dans nos eaux potables, nous ne pouvons pas négliger l’influence de celles-ci sur les comportements.
L’oestrogène et la testostérone, les principales hormones sexuelles, sont connues depuis longtemps pour affecter le comportement. Elles affectent aussi l’humeur, l’état mental et la cognition. Des résultats expérimentaux récents suggèrent que ces effets des hormones sexuelles peuvent être médiés par la sérotonine, un important neurotransmetteur dont la dysfonction a été impliquée dans les désordres de l’humeur et la schizophrénie. Le lien estrogène-sérotonine est en rapport avec la conception raisonnée de nouveau anti-oestrogènes et de la thérapie hormonale de remplacement (THR).
Une solution ?
Il existe bien une solution : le microfiltrage. Le gros problème est que c’est un investissement que les pouvoirs publics ne sont pas prêts à mettre en oeuvre en période d’économies budgétaires à tout prix, y compris celui de notre santé.
Dans la revue Nature, Richard Owen et Susan Jobling, professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) estiment qu’il faudrait investir « 32 à 37 milliards d’euros dans les stations d’épuration anglaises pour éliminer l’EE2 », la principale molécule d’œstrogène issu des produits contraceptifs.
C’est donc à nous, une fois de plus, d’essayer de parer à cette agression environnementale. En ce qui concerne l’eau du robinet, comme vous l’apprendrez dans la vidéo ci-dessous, les français sont très inégaux, Paris étant la ville la moins touchée. Restent les micro résidus des molécules chimiques dont la seule mesure qui nous parvient dans les études de l’eau sont celles de pesticides pour les autres, il n’existe aucun indicateur.
Reste l’option des eaux de source dont la pureté de certaines est contestée par 60 millions de consommateurs. Vigilance donc.
Sachez que les carafes filtrantes aussi sophistiquées soient elles sont impuissantes à retenir certaines molécules chimiques qui demandent une technologie complexe pour être éliminées.
Sources :
http://alzheimer-recherche.org/…/qu…/definition-et-chiffres/
2. https://www.frm.org/alzheimer/ampleur-maladie.html
3. http://www.lemonde.fr/…/la-pilule-reste-le-moyen-de-contrac…
4. https://www.ligue-cancer.net/…/6397_les-chiffres-cles-des-c…
5. http://www.lemonde.fr/…/les-francais-inegaux-devant-la-bais…
6. http://www.ofdt.fr/…/alcool-evolution-des-quantites-consom…/
7. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280751
8. https://www.lequotidiendumedecin.fr/…/la-testosterone-baiss…
7 aout 2020
Enfance maltraitée : comment se reconstruire à l'âge adulte ?
Violences physiques, psychologiques, cruauté, dénigrement, négligences, abus sexuels, la maltraitance infantile peut revêtir différentes formes. Lourde de séquelles, elle représente, pour la plupart des victimes, un véritable traumatisme, dont il est difficile de se défaire, adulte. Apprivoiser la souffrance est cependant possible, comme le montre Sarah Laporte-Daube, psychologue spécialisée. A condition de prendre le temps de cicatriser la plaie et d’être bien accompagné.
Sommaire:
- La maltraitance : une réalité plurielle
- Des réactions différentes face à la maltraitance
- "Cette blessure nous suit tout au long de notre vie"
- Des séquelles sur la vie d’adulte
- Se reconstruire en quatre étapes
- "On peut se sentir apaisé sans avoir envie de pardonner"
-Maltraitance infantile : comment choisir le thérapeute approprié ?
Enfance maltraitée : comment se reconstruire à l'âge adulte ?
La maltraitance : une réalité plurielle
14% des Français déclarent avoir été victimes de maltraitances – physiques, sexuelles et psychologiques – au cours de leur enfance (source : sondage Harris-L’Enfant Bleu 2014). En France, un enfant meurt tous les cinq jours, victime des violences infligées par sa famille, soit 72 enfants chaque année* (source : rapport 2019 de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)). Des chiffres glaçants, qui ne diminuent pas depuis 2012. Et qui témoignent d’une réalité partielle. 86,8% des maltraitances sont intrafamiliales et beaucoup d’entre-elles sont invisibles ou passées sous silence. Au-delà des drames dont les journaux se font l’écho, se développent, dans l’ombre, d’innombrables maltraitances, aux visages multiples. "Il y a les coups bien sûr, auxquels on pense immédiatement, mais aussi les violences non verbales (les regards haineux, les hurlements… ) également très impressionnantes pour l’enfant, définit Sarah Laporte-Daube, psychologue et psychothérapeute spécialisée dans la prise en charge des violences familiales, auteure*. A cela s’ajoutent les violences psychologiques (insultes, dénigrement, moqueries, critiques permanentes, harcèlement, isolement et rejet (par exemple : l’enfant mange à part)), moins repérables mais tout aussi traumatisantes que les violences physiques. On sait, d’après les neurosciences, que les zones de la douleur sont activées de la même manière dans le cerveau. Enfin viennent les violences sexuelles (en particulier les incestes) qui, en terme de souffrance, sont équivalentes à la torture. Et pour finir, les négligences lourdes (soins de base non assurés : privation de nourriture, de soins de santé etc.)." Ce que les études montrent, c’est que la violence psychologique est quasiment toujours présente, dans les cas de violences physiques.
Des réactions différentes face à la maltraitance
Face à ces agressions, les victimes vont réagir de manière différente. Certaines vont être paralysées et vont rejouer inconsciemment, tout au long de la vie, ce rôle de victime : conjoint violent, harcèlement au travail, il n’est pas rare qu’elles se trouvent de nouveau confrontées à une autre forme de violence. "D’autres vont être plutôt dans la fuite par rapport à leurs émotions et par rapport à une intimité affective et relationnelle, poursuit la psychologue. Elles fuient l’engagement, se réfugient dans les addictions ( alcool, drogue…) ou ont des comportements auto-agressifs (automutilation), comme pour fuir leur détresse émotionnelle." Troisième stratégie : la contre-attaque. "Un mécanisme de reproduction de ce comportement et d’identification à l’agresseur se met en place : l’enfant maltraité devient un parent maltraitant ou un conjoint violent avec son/sa partenaire." Dans ces trois scénarios de vie, la même constatation douloureuse : la violence est toujours présente, mais sous une forme différente. L’enfant malmené devenu adulte peine à sortir de cette emprise, plus forte que lui.
"Cette blessure nous suit tout au long de notre vie"
Est-ce à dire que l’on garde à jamais les stigmates de cette violence ? Hélas, oui, confirme Sarah Laporte-Daube : "Cette blessure nous suit tout au long de notre vie. Le manque d’amour, de reconnaissance, l’impression de ne pas être digne d’être aimé, s’ancrent fortement chez la victime. A partir de là se développe un trouble de stress post-traumatique et très souvent, et un phénomène de dissociation mentale. Pour mieux survivre, on se coupe d’une partie de ces vécus comme s’ils appartenaient à quelqu’un d’autre, on les met en sommeil. Le problème, c’est que cela se réveille toujours au fil des événements de vie." Autre caractéristique des enfants maltraités : une difficulté à reconnaître son statut de victime et une facilité à s’attribuer la responsabilité de ce que l’on a subi : "J’étais un enfant difficile", "J’ai reçu parce que je le méritais.". Chercher des excuses à ses parents, porter en soi la culpabilité de ce qui s’est passé. "La dépendance affective à ses parents est encore plus forte que la souffrance. Dans un réflexe de survie, on protège encore ses parents en s’attribuant la responsabilité de leurs actes."
Des séquelles sur la vie d’adulte
Les symptômes de la maltraitance sont encore visibles à l’âge adulte, pour qui sait les déceler. Grand manque de confiance en soi, difficultés relationnelles, troubles de l’attachement, les répercussions sur la vie émotionnelle sont nombreuses. "Le lien à l’autre est compliqué, tout comme le lien à soi-même. Le sentiment de haine projetée par le parent maltraitant se retourne contre soi.", note la psychologue. Ne pouvant se traduire en mots, la souffrance cherche d’autres moyens de s’exprimer. Douleurs chroniques ( maux de dos, fibromyalgie, fatigue répétée…), troubles du comportement alimentaire (anorexie, obésité…), du sommeil, anxiété et dépression, se font l’écho de ce mal-être. "Lorsque ceux-ci sont trop forts, ils amènent souvent à consulter. Et c’est une bonne chose. Car il est difficile de s’en sortir seul, quand on a été victime de violences, souligne Sarah Laporte-Daube. C’est à travers le lien à l’autre qu’on a été détruit. C’est donc dans le lien à l’autre que l’on peut se reconstruire. Il est plus facile d’atteindre la résilience quand on passe par un cheminement thérapeutique."
Se reconstruire en quatre étapes
Passé les premiers entretiens qui permettent de faire un état des lieux et de poser un diagnostic, la thérapie se déroule de la manière suivante :
- La première étape est celle de l’activation des ressources du patient. Le thérapeute aide celui-ci à reprendre confiance en soi en l’amenant à visualiser ses qualités et ses ressources. Tous les outils de psychologie positive et de développement personnel (relaxation, méditation…) sont employés pour créer une alliance thérapeutique et projeter le patient dans une expérience agréable. "La personne est davantage capable ensuite, d’aller s’attaquer à ce qui est douloureux.", explique Sarah Laporte-Daube.
- La deuxième étape est un travail de réattribution des responsabilités. L’idée est d’amener la personne à prendre conscience qu’elle est une victime, pour mieux apaiser ses sentiments de culpabilité et de honte. "Le rôle du thérapeute est d’aider à prendre du recul sur ce qui s’est passé et de montrer que c’est au parent, et non, à l’enfant d’endosser la responsabilité de la maltraitance."
- La troisième étape est un travail sur le vécu émotionnel. Les thérapeutes spécialisés dans les violences utilisent couramment la technique de l’ EMDR (Eye Movement Desentitization and Reprocessing, qui signifie en français "Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires"), qui vise à désensibiliser le patient : les souvenirs deviennent des événements non-traumatiques. Le thérapeute va aussi enclencher un "reparentage", dans le but de réparer les blessures intérieures. "Dans un état modifié de conscience, semblable à l’hypnose, le patient revit les épisodes les plus douloureux vécus enfant, décrit la psychologue. Le thérapeute va rentrer à l’intérieur de la situation vécue par le patient pour confronter les parents à leurs responsabilités, à travers un discours structurant ("La violence est punie par la loi", "Ce comportement est inacceptable") et exprimer un soutien à l’enfant. Le fait de se sentir, soutenu, compris dans sa souffrance, validé dans ses émotions, est essentiel dans le processus de réparation. Ensuite, c’est au patient lui-même de rencontrer son enfant intérieur et d’apprendre à le consoler."
- La quatrième étape est un travail comportemental, fondamental pour les personnes victimes de "revictimisation". L’idée est de se confronter à la fois à sa relation actuelle avec ses parents, mais aussi à une éventuelle autre forme de violence rencontrée à l’âge adulte et d’apprendre à y faire face. "Pour se libérer définitivement de l’emprise parentale, il faut qu’il y ait une confrontation, révèle la thérapeute. On écrit des lettres, on se prépare à confronter son parent avec qui ce s’est passé. Il ne s’agit pas de "régler ses comptes" mais de se positionner, d’exprimer son désaccord, face aux comportements violents passés et parfois actuel du parent maltraitant, et ceci pour se libérer de l’emprise parentale, quelle que soit la réaction du parent (celui-ci peut être dans le déni). C’est une étape décisive pour surmonter le traumatisme et réussir à le mettre derrière soi." Vient enfin un travail d’affirmation de soi pour réussir à nouer des relations plus équilibrées (au travail, dans sa vie personnelle…) et développer des liens avec les autres qui ne soient pas synonymes de souffrance. L’occasion aussi parfois de voir comment ne pas reproduire les mêmes erreurs avec ses enfants, d’acquérir des techniques pour mieux gérer son impulsivité, de gérer les situations autrement que par la violence.
"On peut se sentir apaisé sans avoir envie de pardonner"
Guérir de son enfance, quand on a manqué à ce point d’amour, ne se fait pas du jour au lendemain : un à trois ans de thérapie doivent être envisagés. "On sait que le traumatisme est surmonté et que la plaie est cicatrisée lorsque s’installe un détachement émotionnel et affectif par rapport aux parents et par rapport à ce qui s’est passé, décrit Sarah Laporte-Daube. Les souvenirs restent, mais ils ne dictent plus notre présent, ni notre avenir. On apprend simplement à vivre avec les cicatrices." La thérapie permet ainsi de trouver l’apaisement et de mener une vie amoureuse, sociale, professionnelle, normale, épanouie, exempte de souvenirs paralysants. S’en sortir sans nécessairement pardonner à ses parents. "Le pardon est une question secondaire qui vient en fin de thérapie, reprend la psychologue. Ce n’est pas une étape obligatoire. On peut se sentir apaisé sans avoir envie de pardonner. A l’inverse, un pardon donné hâtivement peut révéler une emprise parentale encore très forte." De la même manière, couper les ponts avec ses parents veut parfois dire qu’il n’y a pas de détachement émotionnel et que l’on reste, paradoxalement, sous leur influence. "Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, à chacun de voir ce qui est bénéfique pour lui, conclut Sarah Laporte-Daube. En revanche, si les parents sont dans un processus de manipulation et de perversion, couper le lien avec eux pour se protéger s’impose." Et si les parents sont décédés, il est toujours possible de confronter à eux de manière imaginaire, au cours des séances. Quelle que soit la situation, l’objectif est le même : ne plus être dans l’attente d’une reconnaissance ou d’un amour qui ne sera jamais donné. Pouvoir avancer en se sentant légitimé, fort de nouvelles ressources et prêt à écrire une nouvelle page, bien plus favorable pour soi.
Maltraitance infantile : comment choisir le thérapeute approprié ?
Sélectionnez en priorité un psychologue formé à la prise en charge du traumatisme et de la violence. Souvent, l’intitulé de cette formation figure sur son site web. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à lui poser la question, lors de la prise de rendez-vous par téléphone. A savoir : lorsque le thérapeute pratique l’EMDR ou indique avoir suivi une formation à la thérapie des schémas, c’est qu’il a certainement une bonne connaissance du psychotrauma.
Ecrit par:
Ariane Langlois
Journaliste spécialisée en santé et psychologie
Créé le 05 août 2020
Sources :
Entretien avec Sarah Laporte-Daube, psychologue spécialisée et auteure de Après la maltraitance, se libérer des blessures de l’enfance, Sarah Laporte-Daube, éd. de L’Homme.
22 juin 2020
La loi de bioéthique à l'épreuve des tests ADN
Par Audrey et Arthur Kermalvezen, fondateurs de l’association Origines — 19 juin 2020 à 18:40
De plus en plus de Français désireux de connaître leurs origines ont recours à des tests génétiques, interdits en France hors autorisation d’un juge ou prescription médicale, via des entreprises étrangères. Il est urgent d'encadrer cette pratique.
La loi de bioéthique à l'épreuve des tests ADN
Tribune. «Dans la vie rien n’est à craindre, tout est à comprendre.» (Marie Curie). Chaque année, 100 000 à 200 000 Français commandent sur Internet un test génétique commercialisé en direct par des sociétés étrangères comme, par exemple, FamilyTreeDNA ou 23andme aux Etats-Unis et MyHeritage en Israël. Ces tests dits d’origine, d’ascendance ou encore généalogiques, permettent à ceux qui le souhaitent de connaître leurs origines géographiques voire régionales. De plus, ils mettent en relation les ADN des personnes ayant une lignée génétique commune si elles ont consenti à ce type de comparaison entre utilisateurs d’un même service.
Ainsi, sans bouger de son salon, un Français conçu par PMA a pu, moyennant 100 euros, retrouver une cousine génétique londonienne qui avait fait le même test que lui dix ans plus tôt. Surprise ! Elle était de la famille de son donneur de sperme (anonyme en France) qu’il recherchait depuis trente-cinq ans. Cette correspondance ADN avec une inconnue couplée à quelques recherches généalogiques lui a permis de retrouver l’homme qui lui a donné la vie puis de le rencontrer (1). A sa suite et grâce à la généalogie génétique, de nombreuses personnes adoptées, conçues par PMA ou nées sous X ont également réussi à retisser le lien rompu jusqu’à leurs géniteurs. Nombreux sont ceux qui ont utilisé ce test à diverses fins, pour vérifier s’il y avait effectivement des origines italiennes dans la famille ou encore résoudre des blocages dans leur arbre généalogique.
En quête de vérité
Faut-il s’en inquiéter et interdire ces tests ADN en accès direct ? En France, le code pénal sanctionne déjà, en théorie, d’une amende de 3 750 euros l’examen des caractéristiques génétiques hors autorisation d’un juge ou prescription à des fins médicales. Mais, à l’heure d’Internet, cette interdiction a montré toutes ses limites alors que ces tests sont autorisés dans tous les pays voisins. Les détracteurs de ces tests invoquent les prétendus risques liés à la révélation d’éventuelles filiations illégitimes. En quoi la France serait-elle une exception? Peut-on raisonnablement continuer à s’opposer au droit de millions de personnes en quête de leurs origines alors qu’il a été établi par les travaux de Maarten Larmuseau (2) de l’université catholique de Louvain (KUL) que le taux de fausse paternité n’était que de 0,9% par génération? Autorisés ou non, les Français sont de plus en plus nombreux à faire ces tests.
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Refuser d’encadrer cette pratique en pleine explosion (3) c’est refuser d’entendre nos concitoyens en quête de vérité, en leur offrant comme seule alternative de contourner la loi. C’est surtout laisser des pays étrangers développer des banques de données génétiques sans avoir le moindre contrôle sur cette activité. Quand on sait que l’une des trois plus grosses sociétés d’ADN (23andme) a revendu les données génétiques de ses clients à plusieurs laboratoires pharmaceutiques (Pfizer en 2015, Glaxosmithkline en 2018) et que la police américaine a désormais un droit de regard sur les correspondances ADN des utilisateurs d’un autre site (GEDmatch), on comprend l’urgence pour le législateur français à proposer un encadrement protecteur.
Le ticket gagnant du test «made in France»:
Plus de 80% des Français de moins de 40 ans (4) sont favorables à la légalisation de ces «tests généalogiques» improprement qualifiés de «récréatifs», et 85% des sondés considèrent qu’il est très important qu‘ils soient réalisés par une entreprise basée en Europe et soumise à la réglementation européenne de protection des données.
Une clarification des différents usages susceptibles de se développer à partir de ces données génomiques est aussi impérieuse. Il conviendrait de distinguer les tests à des fins de recherche des origines de ceux ayant une finalité scientifique (en proposant aux utilisateurs de participer à un programme de recherche notamment basé sur un questionnaire comme par exemple la méthodologie E-CohortE ou médicale (destinés à identifier une maladie déterminée ou donnant des indications sur une éventuelle prédisposition au développement de certaines pathologies). Dans ce dernier cas, l’accompagnement des utilisateurs par un professionnel qualifié doit être obligatoire. Un consentement éclairé serait requis pour chaque analyse.
Il ne s’agit pas de modifier l’encadrement actuel des tests autorisés par un juge, prescrits par un médecin ou réalisés dans le cadre d’une recherche scientifique mais seulement de légaliser «à la française» ou, a minima, de dépénaliser cette nouvelle finalité d’analyse de l’ADN : la recherche des origines. Cela serait d’autant plus bénéfique que, grâce à eux, chacun se découvre citoyen du monde, issu d’un mélange. Cette pluralité d’origines est une ouverture extraordinaire sur le monde et un formidable pied de nez au racisme.
(1) A. Kermalvezen et C. Rotman, Le Fils, éd. L’Iconoclaste.
(2) Cuckolded Fathers Rare in Human Populations, M. H. D. Larmuseau et Trends in Ecology & Evolution.
(3) Aux Etats-Unis, lors du Black Friday en 2018, en un week-end 1,5 million de kits ADN ont été vendus par la société américaine AncestryDNA (J. Bellon Les enjeux socio-économiques, juridiques et éthiques de la commercialisation des tests génétiques personnels, ESCP Europe Business School 2018/2019).
(4) Sondage Geneanet réalisé du 19 au 31 mai 2018 sur plus de 20 000 personnes.